La princesse Élisabeth effectue sa première visite officielle au Canada, representant son père, le roi George VI, retenu en Angleterre par la maladie. Tout au long du périple, elle emporte avec elle les documents d’accession au trône, au cas où son père viendrait à mourir pendant son voyage. En fait, Élisabeth n’héritera du trône qu’au début de l’année suivante.
La reine Élisabeth monte sur le trône quelques jours seulement après la nomination de Vincent Massey au poste de gouverneur général du Canada, devenant ainsi le premier monarque à être représenté par un Canadien de naissance. Les vice-régents précédents étaient généralement des aristocrates britanniques ou même des membres de la famille du monarque. Depuis 1952, tous les gouverneurs généraux sont des Canadiens.
Le premier ministre du Canada, Louis St-Laurent, participe à la procession et à la cérémonie du couronnement et voit Élisabeth entrer dans l’abbaye de Westminster dans sa glorieuse robe de couronnement. À sa suggestion, la feuille d’érable canadienne est brodée sur la robe, au moyen de soie verte, de fil d’or et de perles de cristal, dans le cadre d’une couronne d’emblèmes du Commonwealth.
Après plus de deux siècles de règne du roi ou de la r eine de Grande-Bretagne, le Canada a enfin sa propre reine. Lors de son couronnement, Élisabeth II devient la première monarque à être proclamée Reine du Canada.
La Reine, en tournée au Canada pour la première fois en tant que monarque, porte la robe du couronnement pour ouvrir le 23e Parlement du Canada. Cette tournée entre dans l’histoire, en tant que première apparition de la souveraine sur le nouveau média qu’est la télévision.
Le président américain Dwight D. Eisenhower rejoint la Reine à bord du yacht royal Britannia pour l’ouverture de la Voie maritime du Saint-Laurent, un système de canalisations conçu pour ouvrir les Grands Lacs aux navires de mer. Alors que le yacht se dirige vers l’ouest et Detroit, Élisabeth est accueillie partout comme la « Reine du Canada ».
La Reine et le premier ministre canadien John Diefenbaker inaugurent le câble téléphonique transatlantique par un appel entre Buckingham Palace et une salle de congrès bondée au Château Laurier à Ottawa. Ce cable révolutionnaire de 4 000 kilomètres passe sous la mer de l’Écosse à Grosses-Roches, au Québec.
La Reine effectue une tournée au Canada non seulement pour marquer le centenaire du Manitoba et des Territoires du Nord-Ouest, mais aussi, par sa présence dans le Nord, pour aider le Canada à affirmer sa souveraineté sur l’Arctique. Dans une première historique pour la royauté, elle se rend au nord du cercle polaire arctique à Inuvik et Tuktoyaktuk, dans les T.N.-O.
La Reine assiste à sa première réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth à Ottawa (elle a assisté à toutes les réunions suivantes jusqu’en 2011). Le Commonwealth des Nations, modern et post-impérial, est né en 1949. Il est composé d’États égaux et indépendants don’t les racines remontent à l’Empire britannique.
La Reine se rend à Montréal pour ouvrir les Jeux de la XXIe Olympiade. Avec toute sa famille présente pour la regarder, la princesse Anne participle pour la Grande-Bretagne à l’épreuve équestre de trois jours. Elle monte un cheval appelé, comme il se doit, Goodwill. Ces jeux constituent la première et unique occasion pour le Canada d’accueillir les Jeux olympiques d’été.
On dévoile à Rideau Hall un portrait de la Reine et du prince Philip, oeuvre de l’illustre peintre canadien Jean Paul Lemieux. L’artiste explique que le style dépouillé, plutôt familier, était une décision délibérée pour éloigner l’oeuvre du portrait royal formel et lui donner un caractère distinctement canadien.
La Reine rencontre le premier minister Pierre Trudeau sur la colline du Parlement pour proclamer la nouvelle Constitution devant le people canadien. La Loi constitutionnelle de 1982 n’a pas seulement transformé la législation fondatrice du Canada en loi canadienne; elle a également enchâssé la monarchie dans le système canadien.
De nombreuses visites de la Reine au Canada ont été liées à des célébrations d’anniversaires historiques. À cette occasion, le Matthew, une réplique du navire anglais qui a amené Jean Cabot à Terre-Neuve en 1497, navigue dans le port de Bonavista à Terre-Neuve 500 ans plus tard, avec la Reine parmi les spectateurs.
Quatre-vingt-dix ans après que les Canadiens ont marqué l’histoire militaire en capturant la crête de Vimy, la Reine dépose une couronne et prend la parole lors de la reconsecration du Monument commémoratif du Canada à Vimy, restauré. « En capturant ce formidable objectif, dit-elle, le Corps canadien a transformé la crête de Vimy d’un symbole de désespoir en une source d’inspiration. »
La Reine nomme l’ancien premier ministre Jean Chrétien à l’Ordre du Mérite, un honneur décerné à seulement quatre Canadiens au cours de l’histoire. L’honneur est limité à 24 membres vivants en même temps, et est donné comme un cadeau personnel de la monarque pour reconnaître une « distinction exceptionnelle ».
La Reine effectue sa 22e et dernière tournée officielle au Canada, s’arrêtant à Halifax, Toronto et Winnipeg. La Reine a fait plus de visites au Canada que dans toute autre nation du Commonwealth, a voyagé dans chaque province et deux territoires, et a connu le Canada pendant presque tous les mois de l’année, à l’exception de janvier et février.
Le Canada est l’une des 50 nations du Commonwealth qui participent à une célébration historique du jubilé de diamant de la Reine à Londres. Parmi les 1000 vaisseaux qui rendent hommage à Élisabeth dans le cadre du Pageant de la Tamise du jubilé de diamant, on trouve deux bateaux canadiens – un canot de voyageur battant pavillon canadien et un bateau-dragon pagayé par 14 survivantes canadiennes du cancer du sein.
Le portrait de la Reine réalisé par l’artiste canadien Phil Richards pour le jubilé de diamant est dévoilé au palais de Buckingham en présence de Sa Majesté et du premier ministre canadien Stephen Harper. Le portrait est ensuite ramené à Rideau Hall, où le Gouverneur général David Johnston assure à la Reine : « Nous lui trouverons une place ».
L’ancien Gouverneur général David Johnston présente à la Reine une broche en forme de flocon de neige en saphir pour marquer ses 65 ans de service et honorer son jubilé de saphir. Le flocon de neige, conçu en tenant compte de la géographie nordique du Canada, comporte des saphirs Beluga rares provenant du seul gisement de saphirs connu au Canada, sur l’île de Baffin, ainsi que quelque 400 diamants canadiens.
Dans la 70e année de son règne, la reine Élisabeth est le deuxième monarque ayant régné le plus longtemps dans l’histoire du Canada et un symbole de la continuité et de la stabilité de notre État. Le roi Louis XIV de France a une courte avance en tant que monarque avec le plus long règne, à savoir 72 ans (1643-1715), mais il a commencé son règne à l’âge de 5 ans.